Myriam Mechita – Je me fous des heures sombres

Sérigraphie issue de la série  « L’or perle de tes doigts m’a fait
creuser jusqu’au bleu »
, 2020, H. 46 x L. 65 cm
N° 11/25 exemplaires
Collection : Département de l'Ardèche
Numéro d'inventaire : Gdept-2021-05

J'ai trop de succès, je suis déjà empruntée ! Bientôt de retour...


« La beauté n’a qu’un type, la laideur en a mille. Le sublime accolé
au sublime peine à faire contraste, et il faut faire une pause pour tout,
même pour la beauté. La salamandre fait ressortir l’ondine ; le gnome rend plus beau l’éphèbe. »

Umberto Eco, Construire l’ennemi (2014)

 

 

Myriam Mechita est née en 1974 à Strasbourg. Elle vit et travaille entre Paris et Berlin en plus d’enseigner à l’école des Beaux-Arts de Caen.

Artiste engagée, ses dessins et sculptures sont complémentaires dans son travail, ces deux techniques sont des moyens de représenter le monde actuel. Ses compositions peuvent prendre une forme énigmatique favorisant une lecture polysémique de sa démarche, oscillant entre tendresse, amour, violence et mélancolie.

L’œuvre de Myriam Mechita s’empare des sentiments les plus violents – la mort, la souffrance, la douleur, la peur – qu’elle confronte au merveilleux. Toujours dans la contradiction, son travail place la beauté aux côtés de la laideur, le tangible aux côtés du mystique. L’artiste nourrit les dualités existentielles dont la tension est palpable et provoque un sentiment d’étrangeté. Cet inconfort se ressent aussi dans un traitement de l’espace troublé par des effets de profondeur ou de surface.

 

Cette estampe forme un diptyque avec deux images : l’une en lien avec les éléments ; l’autre avec une légende. Myriam Mechita travaille les notions de filtres et de strates, apparaissant lentement. Les images ne sont jamais présentées d’une manière brute et claire. Elles proviennent d’un imaginaire sans frontière : ethnologie, cinéma, histoire de l’art, éléments autobiographiques, fantasmes, actualités, références à l’Histoire. Elles représentent ce qui est inscrit dans nos mémoires. Elles figurent les secrets, les rêves, les pulsions, les dénis, les peurs, les désirs, ce qui dérange…

Fragment par fragment, Myriam Mechita dresse un portrait intime et brutal d’une humanité pleine de contradictions.

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