SCHLOSSER Gérard - Charlus

Sérigraphie, 1974, H. 91,5 x L. 91,5 cm
N° 60/90
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : GD2020-12
Don de M. Collet

J'ai trop de succès, je suis déjà empruntée ! Bientôt de retour...


« Schlosser est une caméra-œil, la caméra-œil d’un peintre-cinéaste, et pas seulement un œil.
Mais cette caméra-œil – et cet œil – sont, comme ceux d’un cinéaste,
indissolublement liés aux emplois du temps, aux emplois d’espaces d’une société1. »

Gérard Schlosser est un artiste français né en 1931 à Lille. Diplômé de l’École des arts appliqués de Paris, il fait le choix de la figuration dès ses premières œuvres en 1953 (fragments de corps peints en aplats et cernés de noir).

Dans les années 1970, il a recours à la photographie dont il systématise l’usage comme Jacques Monory ou Bernard Rancillac, associés à la Figuration narrative.

 Les thèmes des œuvres de Gérard Schlosser sont choisis d’après ses photographies personnelles. Pourtant, il ne s’agit jamais d’un simple miroir, car il réalise un montage de différents clichés constituant un nouveau support de création. Son but est que le spectateur ne se sente pas en dehors de la scène et qu’il soit « presque en liaison physique avec elle ».

Dans cette composition, notre regard est dans un premier temps capté par ce large aplat vert, puis par le regard du protagoniste. Ce teckel qui se love dans le creux des reins de sa maîtresse, seul élément corporel identifiable. Schlosser nous fait entrer dans une intimité qui peut s’apparenter parfois à un certain voyeurisme, accentuer par le cadrage très serré proche de la vision que l’on pourrait avoir dans un trou de serrure. Notons également que le titre, Charlus, vient prolonger l’œuvre et nous confirme ce que l’on a imaginé.

Gérard Schlosser le dit et le répète : « Je ne suis pas un peintre réaliste. » Mais il demeure un peintre du réel ou plus exactement du rapport des hommes avec le réel.

 

1. Alain Jouffroy, Gérard Schlosser, Paris, Éditions Frédéric Loeb, 1993.

 

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