LOUISGRAND Antoine

Né en 1973, Antoine Louisgrand a été formé aux techniques traditionnelles du dessin et de l’estampe à l’école des Beaux-Arts de Lyon. En 1995, il part pour New York, où il étudie le dessin classique durant 

quatre ans.
C’est là qu’il découvre le quartier de Harlem, où il crée un atelier de recherche artistique. Avec le dessin, la photographie et l’estampe, il s’interroge sur les idées de mixité, d’immigration et de « Blackness » dans le quartier de la 125^e rue et de Malcolm X Avenue, souvent considéré comme un ghetto.

La démarche d’Antoine Louisgrand est une quête d’images sur les questions de domination sociale et d’exclusion. Il se positionne souvent comme un témoin, le contexte devenant un prétexte à la création.

Cette estampe fait partie d’une série qu’Antoine Louisgrand a réalisée lors de son séjour aux États-Unis et qui a été publiée dans un ouvrage intitulé Harlem Live Street Ghetto Soul.
En découpant des canettes de soda, l’artiste a utilisé le métal comme matrice, pour retranscrire sur le papier l’énergie d’une culture si souvent compromise.

Cette œuvre représente l’histoire des Afro-Américains, depuis les départs en bateau du continent africain à l’émancipation des esclaves en 1865. La lutte des Noirs américains se résume trop souvent à Martin Luther King, Malcolm X et Rosa Parks oubliant tous ces acteurs anonymes, mais pourtant essentiels à cette histoire qui demeure inachevée. Ce que l’on peut nommé « l’apartheid américain » fut le fruit d’un combat quotidien pour améliorer les conditions de vie des Noirs américains et sortir de la ségrégation.

En 2008, l’élection de Barack Obama à la présidence des États-Unis d’Amérique était porteuse d’un avènement post-racial. Mais, le mouvement Black Lives Matter (« la vie des Noirs compte »), né en 2013 en réaction aux violences policières dont les Noirs sont les victimes, rappelle que le problème des inégalités, des discriminations, du racisme systématique perdure.