QUÉRÉ Lola - Grrrlz

Impression numérique, 2019, H. 59 x L. 41,5 cm
N° 11/50
Éditeur : imprimerie Launay, Paris
Collection : Département de l'Ardèche
Numéro d'inventaire : Gdept-2021-15

J'ai trop de succès, je suis déjà empruntée ! Bientôt de retour...


Née en 1992, Lola Quéré est une artiste diplômée de l’école d’Estienne. Elle axe ses recherches plastiques sur l’accumulation de formes, gestes, couleurs et de motifs dans lesquels abstraction et figuration se superposent, se mélangent, dialoguent et s’opposent.

Son travail trouve son essence au travers des rêves, du voyage, des femmes qu’elle admire, de la musique, du cinéma, des héroïnes littéraires et des héroïnes du quotidien.

Elle cultive les paradoxes et les oppositions : la tradition et le lâcher-prise, l’ultra-contrôle et l’accident, l’abstraction et la figuration, le chaos et l’ordre, le camouflage et la mise en lumière.

 

Cette estampe reprend le motif des pin-up. La déclinaison à l’infini de différentes poses fait que la femme devient un motif. La pin-up est partout. Avant même qu’on invente le mot pour désigner les jolies filles qui ornaient les chambres des soldats de la Seconde Guerre mondiale, elle s’imposait dans la culture populaire. On pense alors aux affiches de Jules Chéret (1836-1932) où son personnage fétiche est une femme joyeuse, élégante et dynamique. Elle devient iconique : c’est la « Chérette ». Cette représentation de femme à la taille fine et fortement marquée, toujours très aérienne, dévoilant ses charmes dans les limites du publiquement acceptable – en respect des codes de la censure de la Belle Époque – se retrouve sur d’innombrables affiches à une époque où l’offre de produits de grande consommation se développe.

La pin-up oscille entre célébration de « la » femme et misogynie : elle incarne un objet de désir, qui se transmet à l’objet à vendre.

Aujourd’hui, contrairement à ces années où les femmes épinglées sur les murs étaient minces et blanches, toutes peuvent aspirer à être une pin-up. La femme n’est plus alors un simple objet de convoitise, mais s’affirme comme individu libre de son corps et de ce qu’elle veut bien montrer.

Les pin-up peuvent être également le symbole d’une féminité « construite », échappant par l’affirmation d’une sexualité assumée à l’emprise du regard masculin.

LOQU-001