BURAGLIO Pierre - D’après le retable d’Issenheim, Mise au tombeau de Matthias Grünewald n° 1

Sérigraphie, 1998, H. 58 x L. 90 cm
Ex. n° 40/50
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : GD-2022-05
Don de François Collet

Disponible

Pierre Buraglio, né en 1939 à Charenton-le-Pont, est diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où il fréquenta les ateliers de Maurice Brianchon et Pierre-Eugène Clairin. Dès ses débuts, il refuse les pratiques traditionnelles du peintre et utilise les outils et les gestes pour ramasser, coller. Les œuvres émanent d’assemblages de lambeaux de toiles découpées, de rubans adhésifs, de surfaces de couleurs. Sans jamais rejoindre le groupe Support(s)/Surface(s) – dont il partage pourtant les préoccupations –, il réalise dès 1966 des compositions sans orientation, sans châssis et sans fond donnant naissance à la série des « Agrafes ». L’idée était de découper des toiles en triangles irréguliers et de les assembler avec des agrafes. Détournées de leur fonction originelle, ces toiles étaient présentées flottantes.

L’œuvre de Pierre Buraglio est pluriel, expérimental, à l’image d’une quête picturale mouvementée, au vocabulaire sans cesse enrichi et renouvelé.

Cette sérigraphie fait partie de la série « Dessins d’après » commencée en 1979. Pierre Buraglio y interroge la rhétorique visuelle des œuvres des grands maîtres en relevant littéralement leurs éléments clés. Il ne s’agit pas d’une copie, mais bien d’une retranscription de l’expérience visuelle de l’artiste face à des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art dont la richesse est inépuisable. En 1997, Pierre Buraglio s’intéresse au retable d’Issemheim réalisé par Matthias Grünewald (1475/1480-1528) entre 1512 et 1516 (conservé au musée d’Uterlinden de Colmar).

De cet imposant polyptyque, l’artiste interprète la prédelle qui illustre la mise au tombeau du Christ, entouré de Marie, Marie Madeleine et sans doute l’apôtre Jean. De l’œuvre originale, Buraglio conserve les éléments symboliques tout en simplifiant le trait. Il joue sur l’horizontalité de la composition.

En épurant l’œuvre de Grünewald, il la rend plus claire et visible : « Pour dialoguer en peinture avec les œuvres du passé, pour pouvoir en faire quelque chose, pour se les approprier au lieu de les subir, il faut les attaquer, creuser une brèche où venir se loger1. »

 

1. Pierre Wat, Pierre Buraglio – 1965-1998, Paris, Galerie Marwan Hoss, 1998.

PIBU-010