

Photogravure, 2013
H. 50 x L65,5 cm
Exemplaire unique
Collection : Ville d’Annonay
Numéro d'inventaire : GA-M-2022-006
Née en 1985, Mathilde Fages est une artiste diplômée de la Villa Arson à Nice, qui vit et travaille à Marseille. Son parcours la mène vers différents pays, notamment en Inde, au musée du Pays d’Ussel en France, à la Villa Garikula en Géorgie, en Islande... Pluridisciplinaire, sa démarche artistique s’articule autour du paysage et de ses représentations en se confrontant à différentes techniques : sculpture, installation vidéo, estampe... Son travail est fait de superpositions, de décalages, de déviations et quelques floutages recherchant à la fois le mouvement, des ombres et un effacement latent.
Mathilde Fages, par les hasards de la vie d’artiste itinérant, posa pour un temps ses valises en haute-Corrèze, entre Limousin et Auvergne. Aux confins d’une terre solide, qui peu à peu se couvrit de forêts, enfouissant les chaos rocheux, les parcelles, les maisons, les ruisseaux et rivières en lieu et place d’une terre habitée. Ce nouveau chaos de verdure, alterne les forêts plantées, les forêts de déprise, et l’ensemble des taillis d’épineux divers et variés qui couvrent ce qui fut hier bâti.
Non, Mathilde ne séjourna pas dans une cabane en bois dans une forêt épaisse entre les gorges de la Dordogne et le plateau de Millevaches. Mais, elle décela l’histoire récente du changement. La célérité avec laquelle elle perçue la nature de celui-ci l’émut. Émotion face à, pour un peu de temps encore, laisse voir par superposition, le monde qui fut et celui qui arase.
Cette émotion, c’est à bien y regarder ce qui traverse son travail. Un travail de l’image qui décentre le sujet dans le registre du motif ; le motif comme révélateur du réel. Un réel qui raconte un ensemble de sensibles captés dans les nuages, les formes des arbres, les noirs des ombres. Mais aussi dans les images d’hier, qui racontent sous forme de cartes postales le pays oublié. Le décentrement est total entre ces vues du passé et les paysages d’aujourd’hui. Son engagement pour une image sensible, et à bien des égards poétiques car parcourut de narrations aisées à construire pour celui qui s’attarde, se déploie avec les procédés du dessin, de l’estampe, de la lumière et du volume.