BARRY Jacques - Le deuxième regard - Rhino

Tirage numérique original, 2011
H. 39 × L. 53 cm
Editeur : IF de Rabat
Collection : GAC
No d’inv. : DG-2023-02

Don François Collet, 2023

J'ai trop de succès, je suis déjà empruntée ! Bientôt de retour...


« Quand je peins en vert, ça ne veut pas dire de l’herbe, 
quand je peins en bleu ça ne veut pas dire le ciel. »


Henri Matisse


Jacques Barry, né en 1943, vit et travaille à Saint-Étienne (42) et Paris. De 1972 à 2006, il fut enseignant à l’école des Beaux-Arts de Saint-Étienne sans pour autant négliger son travail de peintre.
L’œuvre de Jacques Barry s’articule autour de signes très épurés s’approchant des pictogrammes (images simplifiées). Telle l’esquisse, cette peinture cherche à aller au plus simple, à la forme minimale mais suffisante pour être aisément reconnaissable par tous. Le geste et les coups de pinceau sont vifs.
Jacques Barry oblige le spectateur à se demander si ce qu’il voit est bien ce qu’il voit. Préoccupé par des questions de forme avant tout, il recherche un langage direct avec une peinture sans fioritures, débarrassée du poids des « impératifs historiques1 ».

La modernité de sa peinture provient de cette technique proche de l’esquisse, dans un esprit « peinture fraîche ». La couleur est pure et la forme simple. L’œuvre de Jacques Barry s’apparente à la poésie, une poésie des images. Il fait l’éloge du banal avec légèreté, humour et noblesse. Sa démarche est en continuelle recherche en jouant avec les formats, les échelles, en alternant petits et gros pinceaux.
Lorsque Jacques Barry fait le choix de la figuration, la question du thème s’est alors posée. Il cherche une forme sans aucun passé, et résiste donc aux traditionnels nus, fruits, etc. Que ne poserait-on pas sur une sellette ? : Un rhinocéros !

Le rhinocéros est devenu presque indissociable du nom de l’artiste : « Cette image est à moi, mais elle est à tout le monde. » La forme minimale et l’exécution qui semble hâtive permettent de garder l’indispensable pour reconnaître l’animal.
L’artiste a peint cet animal en grand nombre, de toutes les tailles, devenant l’emblème de son travail. Le rhinocéros porte une forme de contradiction : massif, imposant et si vulnérable (de nombreuses espèces sont aujourd’hui menacées de disparition).


1. Dès ses débuts, Jacques Barry se détache des courants majoritaires tels la Figuration narrative, Supports-Surfaces et
B.M.P.T. Il aborde la peinture, muni du seul désir de faire du neuf et de mettre en place son propre langage. Il ne veut être ni
un « suiveur » ni un « suivi ». Il ne veut pas d’un sujet – comme le nu – qui participe encore à une tradition picturale.


Bibliographie
Bernard Collet, Jacques Barry. Le maintien de l’ordre, Jean-Pierre Huguet éditeur, 2007.

JABA-029