Sérigraphie sur vélin, 1970
H. 67 × L. 51 cm
Exemplaire n° 8/110
Collection : GAC
N° d’inv. : GD-2023-06
Don François Collet, 2023
Arthur Aeschbacher, né le 3 avril 1923 à Genève et mort le 10 octobre à Issy-les-Moulineaux était un peintre, graphiste, sculpteur et réalisateur franco-suisse, actif en France. Il était l’élève de Fernand Léger et a étudié à l’École des beaux-arts de Genève, l’École du Louvre à Paris, l’Académie de la Grande Chaumière et l’Académie Julian. Rattaché aux affichistes des années 1960, il travaille avec des affiches lacérées, pour les utiliser comme matériau pictural et créer des recompositions formelles sous la forme de collages. Le travail sur la typographie est également un centre d’intérêt important de ses créations artistiques, en jouant avec la couleur, l’éclatement et la dispersion de lettres peintes et les références linguistiques. Son travail a été présent dans de très nombreuses expositions, collectives et personnelles, notamment à Paris et en Suisse de 1952 à nos jours.
Il recherche à exploiter la dimension plastique et chromatique des lettres imprimées. Il lui était venu l’idée de traiter la question en d’autres termes : il avait acheté un stock de persiennes en plastique et y avait disposé des textes qui étaient taillés horizontalement. Donc illisibles. Les mouvements des lames, destinés à faire entrer plus ou moins de lumière, transformaient les relations entre tous ces signes typographiques.
“Tout a commencé par mon amour immodéré pour les caractères, les mots, l’odeur de l’encre et la trace de l’impression au plomb qui donne un léger relief au papier. Cela vous semblera dépassé, mais ce sont mes souvenirs qui guident mes gestes et mes réalisations. Toutefois, la procédure que j’ai adoptée me limitait au tableau dans sa forme classique. Je désirais passer à une forme moins conventionnelle. C’est pourquoi j’en suis venu à imaginer ces Stores-Surfaces. Je tourne en dérision le groupe Supports/Surfaces, qui a eu l’ambition de mettre fin à la peinture telle qu’on la connaît. Au fond, l’idée était assez similaire, mais j’ai utilisé d’autres moyens. L’humour et la dérision jouent un grand rôle dans ma recherche. Elles devineront aussi que j’ai détourné la pratique de l’Optical Art. Ce sont des clins d’œil qui n’échappent à personne. J’ai occulté le texte pour ne conserver que ces fragments de lettres. Et la cinétique m’a permis de miser sur des associations qui sont purement visuelles. Plus de langue, plus de sens, tout du moins de sens par le truchement de l’écriture. Mon écriture imaginaire tend à produire un autre sens et parle à un autre sens.”