

Lithographie signée au dos, 1988
H. 56 × L. 38 cm
Exemplaire N° VI/VIII
Collection : GAC
No d’inv. : GD-2024-05
Don Bernard Collet, 2024
Claude Buraglio, née à Paris en 1964, vit et travaille à Tonneins, Lot-et-Garonne. Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et de L’ENSAP. Claude Buraglio, se coltine la question de la représentation. Elle fabrique donc des images avec dʼautres images. Images empruntées, quʼelle puise dans des revues érotiques ou populaires des années 30. Images suggérées, également car, loin de se contenter dʼune simple reprise, dʼun pur jeu de délocalisation, lʼartiste découpe, recadre, lithographie, change dʼéchelle, morcelle… ces opérations étant autant de façons de faire rentrer ces images-là dans le champ de lʼart. Non seulement parce que ces gestes sont ceux du peintre, mais aussi parce que, travaillant ainsi, elle fait soudain surgir lʼodalisque sous la prostituée, le torero mort derrière le boxeur k.o.
Chez Claude Buraglio, le champ plastique est ouvert à une multitude de médiums. Toutes les œuvres de la plasticienne sont cependant traversées par une même logique de réutilisation. Autre forme de réappropriation, de nombreuses œuvres sont inspirées d’autres pièces issues de l’histoire de l’art : dans le cadre de ce travail, elle s’inspire de l’histoire des représentations érotiques. Dans cette carte de jeu érotique, un rapport se crée entre le corps de la femme, l’objectification et la notion du jeu. Aggrandie par rapport à l’échelle réelle d’une carte de jeu, le spectateur est d’autant plus confronté à la représentation de cette femme non identifiable, réduite à son corps, le rose de sa peau (lié à la sensualité du corps féminin dans l’histoire de la peinture) et ses cheveux blonds, mais elle gagne aussi en puissance en étant moins invisible. L’effet de clair-obscur ajoute un effet dramatique et presque tragique.
Cette oeuvre fait partie d’une série de trois lithographies à trois couleurs : « Dolorès », « Ingrid » et « Mireille à la plage ».