MICHEL DUPORT – CONJUGAISON

Michel Duport, né en 1943, vit et travaille entre Paris et l’Ardèche. Il appartient à la génération du mouvement Support/Surface, qui a profondément renouvelé les approches de la peinture dans les années 1970. Ses premières œuvres sont réalisées par dépôts, décapages et recouvrements successifs sur la toile. Progressivement, il s’éloigne du tableau traditionnel : l’épaisseur du châssis, les formes et les découpes de la toile l’amènent à explorer la dimension du volume. Michel Duport ne se situe pas dans un dialogue entre peinture et sculpture, mais dans une transformation de la peinture en sculpture. Ses œuvres prennent la forme de reliefs ou de petits objets posés contre le mur, devenant des peintures tridimensionnelles qui intègrent : l’ombre comme couleur, les reflets entre les surfaces et la lumière comme élément actif du tableau.

Sa démarche s’inscrit dans un dialogue avec les constructivistes, notamment Katarzyna Kobro, et les artistes américains contemporains, comme Richard Tuttle. Il croise ainsi solutions spatiales et picturales, cherchant toutes les possibilités du devenir formel de la couleur dans l’espace.
Ce qui l’intéresse avant tout, c’est la manière de déposer la couleur sur des formes géométriques construites. Pour lui, Peindre, c’est proposer la couleur comme émotion. La polychromie devient une succession de monochromes associés dans le volume, Le tableau éclate, se fragmente dans l’espace mural sans nostalgie, mais en gardant un lien avec l’histoire de la peinture.

Chaque forme suppose un choix, une décision, un dessin. Ce dessin prend alors le chemin de l’objet, se matérialisant au-delà du tracé initial. Cette estampe, par exemple, présente plusieurs éléments qui pourraient être interprétés comme des plans ou fragments d’une sculpture à venir, renforçant ce lien constant entre peinture, dessin et construction dans son œuvre.