

Sérigraphie imprimée en deux passages sur papier Cosmic 400 gr, 2023
H. 80 x L.60 cm
No 4/20 exemplaires
Éditeur : Estampille
Collection : GAC
N° Inv. : GD-2023-13
Don de M. Jacques Barry
Jacques Barry, né en 1943, vit et travaille à Saint-Étienne (42) et Paris. De 1972 à 2006, il fut enseignant à l’école des Beaux-Arts de Saint-Étienne sans pour autant négliger son travail de peintre.
L’œuvre de Jacques Barry s’articule autour de signes très épurés s’approchant des pictogrammes (images simplifiées). Telle l’esquisse, cette peinture cherche à aller au plus simple, à la forme minimale mais suffisante pour être aisément reconnaissable par tous. Le geste et les coups de pinceau sont vifs.
Jacques Barry oblige le spectateur à se demander si ce qu’il voit est bien ce qu’il voit. Préoccupé par des questions de forme avant tout, il recherche un langage direct avec une peinture sans fioritures, débarrassée du poids des « impératifs historiques1 ».
L'œuvre « Né sous X » de l'artiste Jacques Barry fait référence à la notion de naissance sous X, qui est une procédure légale permettant à une mère d'accoucher de manière anonyme. Cela ouvre la porte à des thématiques profondes liées à l'identité, à l'abandon, et à la quête des origines.
Dans cette œuvre, Jacques Barry explore les sentiments de perte, de recherche d'identité et de l'anonymat imposé à certains individus dès leur naissance. Le titre « Né sous X » soulève la question de la filiation et de l'absence de repères familiaux, un thème souvent empreint de solitude et de questionnements existentiels. Les personnes nées sous X se retrouvent souvent à devoir chercher leur histoire, avec peu ou pas d'informations sur leurs origines biologiques, ce qui peut susciter un sentiment de vide ou de manque.
Visuellement, l’œuvre reflète ces idées à travers des images fragmentées, des silhouettes sans visage ou des symboles de l’effacement et de l’anonymat. Jacques Barry joue avec l’absence de repères visuels clairs, comme des ombres ou des espaces vides, pour illustrer le flou autour de l'identité et la difficulté de se définir sans passé tangible.
L’œuvre soulève également des questions sociales et éthiques, en interrogeant le droit à l’anonymat maternel versus le droit de l’enfant à connaître ses origines. Jacques Barry semble ainsi inviter le spectateur à réfléchir sur les conséquences humaines, émotionnelles et identitaires de cette réalité juridique.
1. Dès ses débuts, Jacques Barry se détache des courants majoritaires tels la Figuration narrative, Supports-Surfaces et B.M.P.T. Il aborde la peinture muni du seul désir de faire du neuf et de mettre en place son propre langage. Il ne veut être ni un « suiveur » ni un « suivi ». Il ne veut pas d’un sujet -comme le nu - qui participe encore à une tradition picturale.
Bibliographie
Bernard Collet, Jacques Barry. Le maintien de l’ordre, Jean-Pierre Huguet éditeur, 2007.