

Gravure, œuvre originale, 1994
Rehaussée en 2010
H. 38 × L. 38 cm
I/I exemplaires
Collection : GAC
N° Inv. : GD-2023-14
Don de M. Bernard Collet, 2023
Philippe Favier est né en 1957 à Saint-Étienne. Distrait et rêveur, il quitte le lycée pour devenir infirmier psychiatrique, métier qu’il abandonne très vite pour entrer aux Beaux-Arts. L’élève rêveur qu’il était, devient alors un artiste surdoué. En 1984, il fut pensionnaire à la Villa Médicis à Rome. À la fois dessinateur, graveur, peintre, illustrateur, scénographe, Philippe Favier est un artiste inclassable qui a su rester fidèle à ses émotions d’enfant. Depuis 1980, il propose une version toute personnelle et contemporaine de l’art de la miniature. Minuscules figures découpées dans du papier et peintes, ou petites peintures sur émail et sur verre, ses œuvres offrent une figuration extrêmement riche, souvent marquées par les danses macabres du xviie siècle et par le fantastique à la manière de Jérôme Bosch (1450-1516).
L'œuvre de Philippe Favier avec une statue qui semble sortir de son socle explore probablement des thématiques liées à la transcendance, la libération, et la rupture des conventions. Philippe Favier, connu pour ses œuvres qui mêlent humour, absurdité et finesse, pourrait avoir créé ici une pièce qui joue avec la relation entre la statue et son support traditionnel, le socle.
Traditionnellement, une statue est ancrée sur un socle, représentant une figure figée dans le temps, ancrée dans la permanence et la stabilité. En montrant une statue qui semble s'extraire de son socle, Favier pourrait questionner l'idée même de l’immobilité ou de la permanence. Cette mise en scène peut symboliser la volonté de mouvement, la rupture avec le passé, ou une certaine forme de renaissance. Le geste de la statue pourrait être interprété comme une émancipation, un désir de s’affranchir des limites imposées par la tradition ou par la société.
Sur le plan visuel, l’œuvre pourrait jouer avec des formes dynamiques, un contraste entre la rigidité du socle et la fluidité du mouvement suggéré par la statue. La scène évoquerait une transition entre l'inertie et la vitalité, entre l'histoire figée et l'énergie de la libération. Cette œuvre semble également ouvrir une réflexion plus large sur le rôle de l’art dans le questionnement des conventions et des cadres établis.
Ainsi, Philippe Favier semble créer ici une métaphore sur la rupture des normes, la désacralisation de la tradition, ou encore le mouvement vers l'inconnu, jouant de manière subtile entre ironie et profondeur.