

Sérigraphie sur feuille d’acétate, 1989
H. 90 x L. 56 cm
E.A.
Edité(e) par : Georges Fall – Revue Opus
Collection : GAC
No d’inv. : NC-1989-4
Né en 1939 à Ostende (Belgique), Joël Kermarrec s'installe à Paris en 1960. Il étudie à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris entre 1958 et 1963 puis il y enseignera durant vingt ans dans le champ multimédia. Un temps rapproché abusivement de la Figuration narrative, le travail de Joël Kermarrec échappe à toute classification. Très influencé par René Magritte (1898-1967) et le Surréalisme, il cherche à résoudre les questions de la crédibilité des images au moyen d'une technique la plus anonyme possible. Ce peintre complexe à l'intelligence et à la culture brillantes a réalisé un œuvre qui est une sorte de synthèse entre le surréalisme, le Pop Art, l'Op Art et l'abstraction.
Peintre dont la figuration aboutit à un irréalisme issu d’une dénaturation des objets, son œuvre séduit au moment même où elle nous déroute et nous échappe. Joël Kermarrec impose au regard des procédures qui sont celles de la déconstruction de tout ordre pictural. Son travail, qui a souvent été dit formaliste, part de l’idée de modèle qu’il nomme module, type, patern et norme. Il questionne ainsi le rapport de l’image et de la langue, tant au point de vue théorique que poétique.
Sa pensée est à la fois celle d’un sentimental et celle d’un analyste se méfiant des sentiments : il ne met en jeu ces rêveries qu’à la condition que dans le même tableau, elles soient désamorcées. En effet, dans cette sérigraphie les images de nez, bouche et main sont multipliées, et l’artiste insiste sur la représentation et les sensations du corps. Ces éléments, soulignés de vide dans une composition à la fois énigmatique et épurée, évoquent un panel de sensations contrebalancées, comme souvent dans l’œuvre de Joël Kermarrec, par le langage mathématique et rationnel amené par des lignes rouges ponctuées de croix.