Gravure, 1984
H.33 x L. 25 cm
Exemplaire no 2 /14
Collection : GAC
No d’inv. : NC -1984
Philippe Favier est né en 1957 à Saint-Étienne. Distrait et rêveur, il quitte le lycée pour devenir infirmier psychiatrique, métier qu'il abandonne très vite pour entrer aux Beaux-Arts. L'élève rêveur qu'il était, devient alors un artiste surdoué. En 1984, il fut pensionnaire à la Villa Médicis à Rome. À la fois dessinateur, graveur, peintre, illustrateur, scénographe, Philippe Favier est un artiste inclassable qui a su rester fidèle à ses émotions d'enfant. Depuis 1980, il propose une version toute personnelle et contemporaine de l'art de la miniature. Minuscules figures découpées dans du papier et peintes, ou petites peintures sur émail et sur verre, ses œuvres offrent une figuration extrêmement riche, souvent marquées par les danses macabres du XVIIe siècle et par le fantastique à la manière de Jérôme Bosch (1450-1516).
Philippe Favier se passionne pour les miniatures qui lui permettent d'inverser l'ordre du monde : le grand se fait petit, le monumental est rétréci. Cette passion pour la miniature lui vient sans doute de son enfance qu'il passa dans le monde minuscule d'épingles et de rubans de la mercerie familiale, et où il s'amusait à coudre des boutons sur des cartons en inventant des royaumes aux petits personnages avec lesquels il jouait de longues heures.
Ses travaux demandent en effet une fine attention au spectateur qui déchiffre ses figures, leurs foules et leurs postures à l’outrance réaliste. L’image révèle, par son format miniature, l’espace où elle apparaît, preuve non seulement de la grande virtuosité technique de l'artiste, mais aussi de la puissance d'évocation poétique dominant l'œuvre.
La mort occupe une place prépondérante dans l’œuvre de Philippe Favier, comme en témoignent ces figures nues, décharnées semblant danser sous l’œil attentif d’un personnage dans le coin, peut-être un écho au regard et à la curiosité, parfois morbide, du spectateur.