

Lithographie sur papier Gauloises bleues 2001-2017
H.34 x L.15 cm
Exemplaire no II/II
Collection : GAC
No d’inv. : GD-2024-02
Don Bernard Collet, 2024
Né en 1939 et diplômé des Beaux-Arts de Paris, Pierre Buraglio débute sa carrière par de la peinture figurative qu'il délaisse progressivement au profit de collages, montages et agrafages. Ses œuvres naissent de l'assemblage de chutes de toiles découpées, de rubans adhésifs ou de surfaces de couleurs que l'artiste récupère dans la rue ou dans les ateliers d'autres artistes. Il s'attache au matériau, à l'objet, à l'œuvre en train de se faire. Ainsi, à côté de son travail d’impression où dominent la lithographie et la sérigraphie, apparaît également le recours constant à la papeterie et aux déchets – généralement imprimés – les plus communs : journaux, emballages, enveloppes administratives, cartes postales, et notamment les paquets de cigarettes gauloises qu’il commence à récolter dans les rues au début de années 1970.
Pierre Buraglio se positionne ainsi en recycleur, à la fois par l’utilisation de déchets et par ses nombreuses références à l’histoire de l’art et de la peinture. Mêlant esprit d’archéologue et attitude de collectionneur, cet artiste capte le temps dont il compare les traces esthétiques aussi bien qu’usuelles.
Dans cette œuvre, Pierre Buraglio utilise des rouleaux de papiers trouvés en brocante, destinés à être découpés pour produire les emballages des cigarettes gauloises qui apparaissent régulièrement dans ses œuvres. Il questionne ainsi le champ de l’imprimé et de ses modes de reproductions, interrogeant la mise en œuvre du « motif ».
Il combine ici plusieurs modes d’impressions, à la fois le procédé sériel et commercial de la production d’emballages, et celui, plus ancré dans l’histoire de l’art, de la lithographie. La maîtrise des principes de sérialité et de déclinaison constitue en effet le fondement même de ce qui, dans son travail, a trait à l’imprimé. Pierre Buraglio développe cette réflexion à travers un processus de fragmentation, d’émiettage : cette œuvre semble en effet reprendre la composition de son collage de 1998, De la Porte Fenêtre à Collioure, lui-même inspiré du tableau de Matisse Porte-fenêtre à Collioure datant de 1914.