BERGER Thierry - Madone

BERGER Thierry - Madone

Sérigraphie, 2014, H. 70 x L. 70 cm
Editeur : Jean Villevieille
N° 32/50
Collection : GAC
Numéro d'inventaire : GV.2015.129
Issue du fonds Jean Villevieille, éditeur sérigraphe, Saint-Étienne
Disponible

Thierry Berger est un artiste plasticien stéphanois, diplômé de l'École des beaux-arts de Saint-Étienne. Durant de nombreuses années, il a exercé le métier de graphiste. Aujourd'hui, il se consacre exclusivement à sa pratique artistique. Thierry Berger travaille le temps, la temporalité, dans des oeuvres qui peuvent se poursuivre à l'infini, grâce au crayonnage au stylo-bille déployé sur un grand format comme dans la série intitulée « Peaux d'encre ». Saturé d'encre, le papier est usé par les multiples passages du stylo-bille, donnant ainsi naissance à une autre matière : une sorte de cuir satiné, sublimé par de subtiles variations chromatiques.

Cette estampe fait partie de la série « Les images religieuses ». Chacune des oeuvres se découvre de diverses manières. De près, les finesses de la technique utilisée et la richesse des détails permettent d'imaginer les heures investies. De loin, avec le recul, l'image devient autre. D'abord, se révèle le visage de la Madone que Thierry Berger a stylisé puis dessiné, à l'aide de points de tailles distinctes, alternant encre grise et encre argent. Ensuite, selon un angle de vue différent, se dévoile une tête de mort. Ainsi, l'artiste revisite d'une part un classique de la peinture du XVIIe siècle les oeuvres pieuses en proposant le visage de la Madone ; et d'autre part, il fait référence aux vanités avec le crâne. Une image en cache une autre donnant un caractère mystique à l'oeuvre, proche de l'apparition miraculeuse. La technique employée peut renvoyer au pointillisme (ou divisionnisme), mis au point au XIXe siècle. De petites touches régulières de couleurs sont déposées sur la toile utilisant les mécanismes du mélange optique.

Cette oeuvre peut également faire référence à la série des « Marilyn » de Warhol (1962), où la star devient l'emblème de la culture de masse des années 1960 entre fascination et distance. Par la répétition, l'image s'impose tout en se vidant de sa substance et de son sens. Ici, Thierry Berger révèle toute l'ambivalence de la figure de la Madone : celle-ci est éternellement vivante et morte, brillante ou morbide.
THBE-001