RIVAT Johann - Res Publica

Né en 1981, Johann Rivat est diplômé des Beaux-Arts de Lyon et de Grenoble.

Dans ses grands formats peints comme dans ses dessins au graphite, cet artiste développe une imagerie issue de notre quotidien. Ses compositions sont familières et les sujets connus, mais une identification précise demeure impossible. Ce n’est pas l’événement qui intéresse Johann Rivat, mais plutôt la posture de l’homme. Une fois l’image sélectionnée, il la recompose et la décontextualise pour dépasser la notion de discours et l’ouvrir au propos personnel sur l’universel. Avant d’être groupe, l’homme est une individualité qui se dresse par ses choix et ses actes.

Les scènes de guérilla urbaine, les manifestations, les indignés, les contestataires et la contre-culture puisés dans notre quotidien sont la matière première du travail de Johann Rivat. Ses œuvres, inspirées par la presse, donnent naissance à des séquences post-apocalyptiques, renforcées par l’absence de repères spatio-temporels.

À l’image d’Eugène Delacroix qui en peignant La Liberté guidant le peuple disait que s’il ne s’était pas battu pour la patrie, au moins il peindrait pour elle, Johann Rivat dénonce ici le revers des mouvements de révolte populaire se retrouvant face à une brigade de CRS. Res Publica est la preuve que le peuple peut encore affirmer son désaccord, sa colère dans une société où l’humain n’est plus considéré comme un individu propre, capable de penser, d’agir, de construire, mais comme une masse à gérer.

L’oubli ou le refus de l’individualité de chaque être entraînent des injustices, des inégalités, des indignations qui deviennent des révoltes.

À l’heure où une loi sur la « sécurité globale » est examinée, avec un possible amendement sur l’interdiction de filmer et de diffuser des images permettant d’identifier tout policier ou gendarme dans le cadre d’une opération, exerçant ainsi sur tout journaliste, citoyen ou défenseur des droits, un risque judiciaire qui va influencer son comportement, ne glissons-nous pas peu à peu vers un État qui se veut de plus en plus totalitaire ?